Rechercher

02/04/2025 – 24/04/2025

  • Dans un communiqué publié le 10 avril, la Cour de justice de l’UE estime qu’un État membre peut désigner des « pays sûrs » pour le traitement des demandes d’asile, à condition que cette désignation puisse être justifiée devant un tribunal national. L’avis de l’avocat général, bien que non contraignant, recommande que ces désignations soient soumises à un contrôle judiciaire. Si la décision finale suit cette orientation, elle pourrait freiner les projets d’externalisation des demandes d’asile, comme les accords entre l’Italie et l’Albanie. 
  • Le 9 avril, dans un communiqué de presse, la Commission Européenne a déclaré que Europol avait signé un accord de travail avec l’Egypte visant à « renforcer la coopération entre les services répressifs pour lutter contre le terrorisme, le trafic de drogue, le trafic de migrants et la criminalité organisée ». Cet accord suscite de vives inquiétudes. En effet, il risque de légitimer les pratiques répressives de la police égyptienne et d’exacerber les violations des droits humains dans le pays. 
  • Le 9 avril, le futur gouvernement allemand, formé par les conservateurs et les sociaux-démocrates, a annoncé un accord sur plusieurs mesures destinées à limiter l’immigration dite irrégulière. Parmi ces dispositions figurent le rejet de certaines demandes d’asile à la frontière, la possibilité de procéder à des expulsions vers la Syrie, ainsi que la suspension des regroupements familiaux. 
  • Lors de la réunion du 7 avril du Comité LIBE, le commissaire Brunner a présenté les derniers développements concernant les partenariats de l’Union européenne avec la Jordanie, le Maroc et la Turquie. Il a souligné qu’une coopération globale avec les pays tiers est essentielle à la mise en œuvre du Pacte sur la migration ainsi que du cadre européen en matière de retour. Il a également cité l’Égypte et la Tunisie comme exemples de partenariats efficaces, ignorant les violences systémiques et les violations des droits subies par les personnes migrantes dans ces pays. 
  • Le 6 avril, la Fédération des Tunisiens citoyens des deux Rives (FTCR) a exprimé sa profonde inquiétude face à l’augmentation des expulsions de ressortissant·e·s tunisien·ne·s depuis l’Italie, la France et l’Allemagne. Ces expulsions, souvent forcées et violentes, sont menées dans le silence, au service de la politique européenne de retour. Actuellement, plus de 20 000 Tunisien·ne·s seraient détenu·e·s dans des centres de rétention en Italie. En février 2025, l’Allemagne a ainsi organisé une expulsion collective vers l’aéroport d’Enfidha, dans une opacité totale, illustrant la banalisation de ces pratiques. 
  • Le gouvernement finlandais envisage de prolonger jusqu’à fin 2026 la “loi sur la sécurité des frontières”, qui empêche les migrant.e.s venant en Finlande depuis la Russie de demander l’asile. Adoptée en juillet 2024 pour une durée initiale d’un an, cette loi servirait à lutter contre la migration « instrumentalisée ».  
  • La Lettonie a renforcé les contrôles à trois points de passage aux frontières avec la Russie et la Biélorussie depuis le 19 mars. L’accès est désormais limité aux véhicules à moteur, tandis que les piétons et cyclistes sont interdits de passage « jusqu’à nouvel ordre ». Cette décision a été prise en raison de préoccupations liées à la sécurité, aux soi-disant “menaces hybrides” et à la “crise migratoire”. 
  • Des gardes-frontières lituaniens sont accusés d’avoir expulsé un groupe de cinq personnes originaires du Kenya et du Soudan à la frontière avec la Biélorussie. Selon l’ONG Sienos Grupė, qui aide les personnes en déplacement dans cette région, des agents du service national des gardes-frontières (VSAT) ont ordonné à ce groupe de quitter la Lituanie.