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Non à la marchandisation des réfugiés !

Les réfugiés sont actuellement utilisés comme des pions dans les jeux de pouvoir liés au conflit syrien. A Idlib, près d’un million de personnes, dont de nombreux enfants, sont toujours piégées sous les bombardements aux portes d’une frontière turque qui leur reste résolument fermée. Il y a actuellement 3,5 millions de réfugiés syriens en Turquie et un demi-million originaires d’autres pays. Ces derniers jours, l’afflux de réfugiés vers la frontière turque avec l’UE (Grèce et Bulgarie) a singulièrement augmenté. La Turquie est accusée d’utiliser les réfugiés afin de susciter une réaction européenne favorable à ses activités militaires à Idlib. La violence aux frontières séparant la Turquie de la Grèce et de la Bulgarie mettent les réfugiés en danger.

« Les réfugiés ne doivent pas faire l’objet d’un marchandage au gré des desiderata des décideurs politiques. Les Européens ne peuvent pas tourner le dos à ce qui risque de devenir l’une des pires catastrophes humanitaires que la guerre ait fait subir à la population syrienne. Respecter le droit international humanitaire, le devoir de protection et le droit de chercher refuge reste la seule manière de répondre à une telle violence aveugle », a déclaré Wadih Al-Asmar, Président d’EuroMed Droits.

Malgré la publication d’une déclaration conjointe signée par quatorze ministres européens des affaires étrangères demandant la cessation immédiate des hostilités à Idlib, l’UE se doit de proposer une autre solution que l’approche sécuritaire qu’elle a adoptée à ses frontières. EuroMed Droits renouvelle ses appels auprès de l’UE et de ses Etats membres à renforcer leurs actions et de soutenir les demandes d’ouverture de couloirs humanitaires formulées par le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Droits Humains. L’Union européenne doit également défendre les valeurs qu’elle professe en ouvrant des voies légales d’accès pour que les réfugiés de Syrie et d’ailleurs puissent entrer en Europe

« L’Union européenne doit permettre le passage, en toute sécurité, des réfugiés. Les Etats membres tels que la Grèce et la Bulgarie, ainsi que l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), doivent s’abstenir de refouler les réfugiés, de commettre des violences et de violer le droit d’asile aux frontières de l’Europe. Au vu des décisions récentes prises par la Turquie visant à laisser entrer les réfugiés en Europe par voie terrestre et maritime, la Directive européenne sur la protection temporaire devrait être enclenchée. EuroMed Rights demande aussi à la Turquie de respecter ses obligations internationales en matière de protection des droits humains », a ajouté Wadih Al-Asmar.